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C Comme Cinéman
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Cars 3 * : ma critique du film !

Cars 3 * : ma critique du film !

Cars 3, de Brian Fee, sorti le 2 août 2017

Difficile de ressusciter une franchise mise à mal par un second épisode décevant. Pourtant, Cars 3, sans être le chef d'oeuvre qu'est Cars, loin s'en faut, possède certaines qualités évidentes.

Beauté des images, d'abord : sur le plan visuel, Pixar réussit le tour de force de faire mieux que les deux premiers films. C'est à souligner quand on sait que le public, peu regardant dans le genre du film d'animation, se serait tout de même déplacé si le film avait été moins léché plastiquement. Chez Pixar, on ne se moque pas du spectateur. Et on en a pour son argent. Les courses sont magistralement filmées ; quelques paysages sont de toute beauté ; les ambiances, les lumières, les bruitages, participent de cette réussite visuelle.

Ensuite, quelques bonnes idées émaillent l'histoire : la concurrence de nouvelles voitures dont la technologie high tech laisse Flash sur le carreau (ou presque), l'inévitable question qui se pose du passage de témoin, de la transmission... De nouveaux personnages font leur apparition :  certains, comme le bus scolaire des quartiers nord de Chicago, sont originaux et amusants ; d'autres (Jackson Storm) sont un peu trop stéréotypés malheureusement. Voilà pour la toile de fond qui, même si elle ne convoie pas l'émotion et la sensibilité d'un Cars, permet à Brian Fee de déployer une scénario qui tient la route...

Avant de déraper.

Serait-ce parce que Pixar a perdu son indépendance depuis son rachat par la grande maison Disney, toujours prompte à saisir l'esprit du temps (et éclairer les consciences) ? Toujours est-il que Cars 3, à partir du moment où il introduit l'idée que le personnage (féminin) de Cruz Ramirez, doutant de son talent, n'a jamais osé courir sur les circuits à cause des mauvais conseils de ses parents et des moqueries dont elle était l'objet dans son enfance de la part des garçons, à partir de ce moment, donc, c'est la sortie de piste scénaristique.

Depuis quand parle-t-on de parents et d'éducation dans l'univers de Cars ? Depuis Cars 3 seulement, car il n'en était nullement question dans les précédents films. Ce langage nouveau révèle la volonté du studio d'infuser par petites touches dans l'esprit des plus jeunes l'idée que quel que soit sa nature (garçon/fille), quelle que soit l'éducation reçue de ses parents, quels que soient les obstacles que vous opposent la société, tout est possible à qui croit en ses rêves : même une fille, le personnage de Cruz Ramirez en l'occurrence, coach sportif de son état, peut devenir pilote de course car c'est ce à quoi elle a toujours rêvé. Flash Mac Queen lui donne sa chance et Cruz se révèle être ce qu'elle a toujours été, en fin de compte : un véritable bolide (on se demande d'ailleurs comment ses "parents" ne s'en sont pas rendu compte avant...). En opposant ainsi "nature" et "culture", Cars 3 se fait l'apologiste du "female empowerment". Bref, on est loin du premier Cars qui possédait des personnages féminins (Lizzie, Sally, Flo...) hauts en couleur, attachants, intelligents, sensibles, et qui ne se définissaient pas comme des incarnations de l'idéologie du genre.

Tout ceci est cependant trop discret, trop subtil, pour empêcher malgré tout le spectateur de passer un bon moment. A bon entendeur !...