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C Comme Cinéman
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Tout le monde debout ° : ma critique du film !

Tout le monde debout ° : ma critique du film !

Tout le monde debout, de Franck Dubosc, sorti le 14 mars 2018

Pour son premier passage à la réalisation, Dubosc choisit un sujet peu compatible a priori avec le genre comique : le handicap. Tout le monde debout raconte l'histoire d'un quinqua Dom Juan, vaniteux et égocentrique, qui, dans le but d'attendrir sa jolie voisine de palier (auxiliaire de vie de profession), lui fait croire qu'il est handicapé. La jeune femme, nullement séduite, voit là une occasion de "caser" sa propre sœur, elle-même paraplégique. Notre héros, bien sûr, est bourré de préjugés, et n'imagine pas une seule seconde qu'il puisse tomber amoureux d'une femme handicapée...

Dès le début, on voit mal comment cet homme d'affaires à qui tout réussit puisse s'intéresser ne serait-ce qu'une après-midi à une femme paraplégique. Par goût du "challenge", peut-être ? Va-t-il réussir à la charmer, puisque toutes les femmes lui tombent habituellement dans les bras ? Ce point de départ peu plausible rend la première partie du film assez laborieuse. Seul le jeu d'Alexandra Lamy parvient à maintenir chez le spectateur un semblant de curiosité.

Malheureusement Dubosc ne parvient pas à faire évoluer son personnage : il reste imbu de sa personne, ridicule par moments, licencieux en permanence, du début à la fin du film. Impossible de s'y attacher, de le trouver sympathique. Dubosc n'arrive pas à quitter le registre de la farce vulgaire, égrenant son film de plaisanteries scabreuses, de dialogues salaces dont il est entendu qu'il faut trouver ça drôle : mais non. Ce qui passerait pour des erreurs de jeunesse chez un jeune homme passe d'autant moins bien chez un homme d'âge mûr lequel revêt aussitôt les apparences d'un vieux satyre. Ajoutez à cela le personnage de l'ami homosexuel (joué par Gérard Darmon), gynécologue de son métier, et confident éclairé de Dubosc qu'il n'hésite pas à réprimander pour son immoralité (c'est l'hôpital qui se moque de la charité...), et vous aurez compris que Tout le monde debout ne fait pas dans la finesse.

Tout cela devient très désagréable quand, d'une part, le film se moque des pèlerins de Lourdes, évidemment considérés comme de pauvres hères naïfs, et que, d'autre part, il fait intervenir un Claude Brasseur complètement décati dans le rôle du père du héros, à qui le réalisateur ne donne pas la respectabilité ni la sagesse qu'on imagine chez un vieillard, mais le présente au contraire comme un homme impudique et gâteux... Triste. Le film n'est pas même sauvé, s'il était possible, par sa mise en scène, quelconque, ni par sa conclusion, invraisemblable, qui imite les happy ends américains mais est en vérité incohérente avec le personnage incarné par Dubosc.

Tout le monde debout n'a donc rien de drôle, ni d'émouvant, ni d'attachant : ce n'est même pas un nanar, c'est un navet. A fuir d'urgence !