Edge of tomorrow **** : ma critique du film !

23/12/2014 14:44

Edge of tomorrow, de Doug Liman, sorti le 4 juin 2014

La bande-annonce d'Edge of tomorrow annonçait un blockbuster estival explosif sans mettre cependant bien en valeur l'originalité de son sujet. Est-ce la raison pour laquelle, malgré un très bon accueil critique, le public ne s'est pas précipité en salle ? C'est bien dommage, car l'on peut sans hésiter parler ici de chef d’œuvre.

La réussite du film de Doug Liman tient avant tout à la redoutable efficacité de son scénario, qui recycle intelligemment le pitch d'Un jour sans fin, le film culte d'Harold Ramis. Dès les premières minutes, on est happé par cette histoire réglée au millimètre, pleine d'imprévu et d'humour, ne ménageant aucun répit au spectateur. Le cinéaste, par un montage astucieux, nous fait apprécier sous un angle à chaque fois différent le parcours tumultueux du héros qui, dès qu'il meurt sur le champ d'honneur, se réveille au même point de départ temporel, prêt à revivre la même journée infernale. L'ennui ne point jamais : au contraire, c'est dans la répétition que réside tout l'intérêt du film.

En vérité les scènes d'action, parfaitement mises en scène, appuyées par d'excellents effets spéciaux, ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Edge of tomorrow recèle bien plus que d'impressionnants corps-à-corps, que de dantesques batailles rangées entre ces combattants harnachés dans leurs exosquelettes dernier cri et ces extraterrestres imprévisibles.

L'interprétation des acteurs y est magistrale : Tom Cruise est bluffant dans le rôle de ce militaire infatué, égocentrique, pusillanime, à qui l'on finit par s'attacher au fil de ses mésaventures. Il excelle dans chaque scène ; avec un jeu tout en nuances, il fait évoluer son personnage et parvient habilement à nous émouvoir. Emily Blunt apporte une touche de féminité dans cet univers martial aux allures de « shoot them up » (bien qu'elle soit loin de partager la douceur et l'ingénuité du personnage d'Andie MacDowell dans Un jour sans fin !). Bill Paxton joue quant à lui un sergent formateur et formaté, irritant au départ, mais que le comique de répétition nous rend très vite sympathique.

Doug Liman n'en oublie pas pour autant l'aspect sensible, sans lequel le film aurait manqué de profondeur : l'histoire sentimentale, discrète en apparence, y tient une place fondamentale. Ajoutez à cela une fin parfaite, émouvante, et vous obtiendrez sans conteste le meilleur film de l'année à ce jour.

Tiens, allez ! Je repartirais bien pour un tour...