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Boardwalk Empire, une série signée Martin Scorcese

Boardwalk Empire, une série signée Martin Scorcese

Boardwalk Empire

« C’est ce qu’on appelle un événement. Attendue de très longue date, fantasmée, acclamée avant même sa naissance, Boardwalk Empire a enfin été diffusée, hier soir, sur HBO. Sur le papier, cette fresque hors de prix – près de 20 millions de dollars pour ce seul premier épisode de 70 minutes – a de quoi faire frissonner : Terence Winter, ancien pilier des Soprano, est au scénario. A la production, Mark Wahlberg, déjà responsable de En Analyse, How to make it in America et Entourage. Au casting, Steve Buscemi et Michael Pitt, deux des acteurs les plus doués de leurs générations. Et, raison première de toute cette excitation, Martin Scorsese à la réalisation (du pilote) et à la production exécutive. Une affiche digne des plus grands films d'Hollywood, et qui s’en revendique.
Boardwalk Empire a la modeste ambition de raconter la naissance de la pègre aux Etats-Unis, partant de la prohibition à Atlantic City (la Las Vegas de l’Est) pour voyager jusqu’à New York et Chicago. La série débute le 16 janvier 1920, le jour même de l'application du 18e Amendement, instaurant la prohibition, et se concentre sur les affaires d’Enoch « Nucky » Thomson (Steve Buscemi), trésorier de la ville d’Atlantic City, à la tête du trafic de whisky, et sur son chauffeur, James « Jimmy » Darmody (Michael Pitt), ambitieux jeune père de famille revenu traumatisé de la Première Guerre mondiale. Autour d’eux, une pléiade de personnages, mafieux (majoritairement italiens), petites frappes bien décidées à tirer profit de la situation (dont un certain Al Capone), et quelques femmes – pour le moment discrètes, mais qu’on imagine devoir jouer un rôle plus important par la suite.
Comme Mad Men, Boardwalk Empire affirme dès ses premiers plans un goût maniaque pour la reconstitution historique. Ville entièrement bâtie pour le tournage – d’où le budget pharaonique –, costumes magnifiques, figurants par centaines, décors intérieurs somptueux : HBO a vu les choses en grand – au risque que l’écrin ne laisse que trop peu de place au drame. Heureusement, Terence Winter n’a pas perdu la main depuis Les Soprano, et parvient à poser les bases d’un récit ample, sur le mode fresque mafieuse, sans négliger ses personnages – ce qui faisait la richesse des aventures de Tony Soprano et de sa bande. Futur parrain cynique et menteur, Thomson n’en est pas moins fragile, voire sensible, témoin cette jeune femme battue qu'il prend sous son aile. Jimmy, meurtrier en puissance au passé douloureux, est aussi un mari soucieux.
Impeccablement incarnés par Steve Buscemi et Michael Pitt, les deux héros rappellent immanquablement Tony Soprano et Christopher Moltisanti, son fils spirituel. Il ne faut pas pour autant tomber dans la comparaison systématique entre le chef-d’œuvre mafieux de l’histoire des séries et ce retour vers les origines de la pègre. Boardwalk Empire emprunte certes aux Soprano, mais aussi à Deadwood dans ses ambitions historiques et son portrait d’une Amérique violente, où puritanisme et débauche s’entrechoquent, où ordre excessif et désordre organisé s’affrontent. Esthétiquement remarquable, ce premier épisode tant attendu ne pèche que par un nécessaire didactisme et une bande-son d’époque un rien envahissante. Pour le reste, elle constitue une preuve supplémentaire que certaines séries, sans perdre ce qui fait l'identité du genre, se rapprochent de plus en plus de l’expérience cinématographique. »

Télérama du 9 janvier 2011

Tout cela est plutôt tentant, non ?...

A suivre, donc, lors de sa diffusion française ! 

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