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Cheval de guerre * : ma critique du film !

Cheval de guerre * : ma critique du film !

Cheval-de-Guerre-Affiche-FranceCheval de guerre, de Steven Spielberg, sorti le 22 février 2012

Il était étonnant de voir Steven Spielberg revenir à un cinéma des plus classiques après avoir donné vie à l'écran aux extraordinaires aventures de Tintin. Le sujet, à n'en pas douter, en valait la peine ! C'était à peu près ce que je me disais avant de lire d'élogieuses critiques de Cheval de guerre qui achevèrent de me convaincre.

Celles-ci présentaient cette histoire – adaptée du roman éponyme de Michael Morpugo – comme étant celle d'un jeune anglais prénommé Albert, qui, à la veille de la première guerre mondiale, se prend d'affection pour un cheval malheureusement bientôt réquisitionné par l'armée pour rejoindre le front ; s'en suit alors la quête du jeune homme pour retrouver son animal, baptisé Joey. L'histoire d'une amitié entre un cheval et son maître, avec la grande Histoire en arrière-plan : voilà l'intéressant tableau qu'annonçaient ces critiques.

Quel n'a pas été mon étonnement en découvrant, au fur et à mesure du film, que le scénario s'éloignait largement de cette trame !

En effet, plutôt que d'en faire une oeuvre romanesque, Spielberg prend le parti du réalisme. Le gosse voit son cheval lui échapper : c'est la fatalité ; il ne cherche pas à le rejoindre. Joey est alors balloté par la guerre, passant de camp en camp, nous donnant l'occasion de rencontrer différents personnages auxquels on a à peine le temps de s'attacher qu'on les quitte aussitôt au gré des mésaventures de l'animal, pour ne plus jamais les revoir. Difficile dans ces conditions de s'émouvoir !

Albert et Joey, chacun de leur côté, se laissent emporter par les évènements, malheureux jouets du hasard. Jamais le cinéaste ne leur donne l'occasion de prendre en main leur destin, ni d'accomplir quelque exploit héroïque : c'est l'histoire racontée par le petit bout de la lorgnette.

La mise en scène, d'ailleurs, s'en ressent : elle n'a pas le souffle épique que laissait présager la bande-annonce ; il y a même quelques longueurs qui cassent le rythme d'une aventure déjà pourtant peu exaltée. Certes, la reconstitution historique est impeccable : on ne pouvait en attendre moins de Spielberg. Les images sont belles, la photographie est réussie : mais est-ce suffisant ? Les acteurs s'en tirent avec les honneurs – sans pour autant que la psychologie de leurs personnages ne sonne toujours parfaitement juste. On remarquera toutefois la prestation pleine de finesse de Tom Hiddleston. Quant à la partition musicale, elle ne nous transporte guère : on semble loin de la grande époque de John Williams.

La fin du film – absurde – achève de nous donner cette étrange impression que les péripéties désordonnées d'Albert et de Joey n'auront servi à rien ni à personne... si ce n'est sans doute au cinéaste, comme un prétexte à nous montrer les horreurs de la Grande Guerre.

Echec et mat !