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C Comme Cinéman
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Le vent se lève *** : ma critique du film !

Le vent se lève *** : ma critique du film !

21052583 2013102415340471Le vent se lève, de Hayao Miyazaki, sorti le 22 janvier 2014

Le vent se lève, dernier film en date (dernier film tout court ?) du célèbre réalisateur japonais Hayao Miyazaki, a immédiatement connu au Japon, à sa sortie en juillet 2013, un succès foudroyant (114 millions de dollars de recettes totales, soit le film le plus lucratif de l'année 2013 au Japon). Le goût des nippons pour les films d'animation est bien connu – ceux des studios Ghibli étant particulièrement prisés chez eux : mais faut-il y voir la seule raison de ce succès ? Non, sans aucun doute.

Car le film de Miyazaki a d'indéniables atouts : la beauté du dessin (les couleurs sont tout simplement splendides), le dépaysement que procure cette échappée dans le Japon des années trente – qui passe de la ruralité à une modernité brutale, imprévue, imposée par la guerre, marquant ainsi la fin d'un monde –, la qualité de la mise en scène, la représentation du vent, très réussie grâce à d'excellents bruitages, enfin l'onirisme et la poésie qui se dégagent de l'histoire (en particulier lors des très belles scènes dans lesquelles le héros, Jiro, rencontre en songe l'ingénieur italien Caproni, son modèle et sa source d'inspiration).

Ce Jiro, dont le rêve est de concevoir des avions toujours plus beaux et plus rapides, paraît parfois un peu froid, du fait de sa grande puissance d'imagination qui se traduit par une certaine introversion. Il est malheureusement difficile de s'émouvoir de ce qui lui arrive – jusqu'à ce qu'il tombe amoureux de la jeune Nahoko, dont la grandeur d'âme, la beauté, la douceur conquièrent immédiatement le cœur du spectateur en même temps que celui de Jiro. C'est elle qui lui donne ce qui lui manque d'humanité, c'est elle qui le rappelle à la réalité, parfois cruelle et décevante, avec laquelle « il faut tenter de vivre » (extrait d'un poème de Paul Valéry, dont est tiré le titre du film), et dans laquelle elle lui prouve que l'on peut trouver le bonheur. Mais Jiro, lui, ne peut s'empêcher de replonger dans ses rêves de machines volantes.

Le vent se lève pâtit d'une certaine lenteur due à la monotonie des (trop longs) passages détaillant la carrière du héros au sein de l'entreprise Mitsubishi. L'histoire sentimentale, beaucoup plus enivrante, est hélas trop peu développée. De plus la musique, par trop minimaliste, en ménageant de longs silences contribue à priver le film du souffle lyrique qui lui manque.

Cependant la fin, très belle, laisse un souvenir indélébile dans la mémoire du spectateur : qu'il est regrettable que tout le film n'ait pas dégagé cette même émotion ! C'en eut fait un chef d’œuvre du cinéma, bien au-delà du beau moment qu'il procure.