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Godzilla *** : ma critique du film !

Godzilla *** : ma critique du film !

godzilla.jpgGodzilla, de Gareth Edwards, sorti le 14 mai 2014

Le moins que l'on puisse dire à son sujet, c'est que Gareth Edwards connaît une carrière fulgurante à Hollywood : un film à très petit budget, Monsters (sorti en 2010), aura suffi à le faire repérer par les producteurs pour mettre en scène ce Godzilla. Après l'échec du film d'Emmerich à redonner ses lettres de noblesse au « film de monstres » si prisé par les japonais, et dont Godzilla fut l'un des héros dans le cinéma nippon d'après-guerre marqué par les bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki, le jeune cinéaste a eu carte blanche pour ce retour aux sources. Et l'entreprise est un succès : le mythe des studios Toho renaît sous nos yeux, rafraîchi mais non point dénaturé.

Le film n'a rien d'un Godzilla new age : c'est l'hommage respectueux d'un passionné à un personnage légendaire (si si, Godzilla est un vrai personnage à part entière). A l'image du King-Kong de Peter Jackson, Edwards filme amoureusement son monstre ; il lui donne une présence stupéfiante à l'écran. Avec audace, il préfère nous le dévoiler d'une part par petites touches, pour préserver le mystère et attiser notre curiosité, d'autre part du point de vue des protagonistes du drame, pour accentuer le gigantisme du monstre face à la petitesse des hommes. Et c'est réussi. Godzilla en paraît tellement plus impressionnant ! Il prend vie à l'écran avec un réalisme saisissant, servi par de splendides effets spéciaux.

Les MUTO (organismes terrestres massifs non identifiés, en français), des créatures étranges sortant d'un long réveil, et surgies, comme Godzilla, de la préhistoire, sont eux aussi très impressionnants. Edwards les filme avec une maestria digne de Cloverfield, n'hésitant pas, avec humour, à nous les présenter d'abord à la télévision avant de nous les faire découvrir « en grand ». MUTO vs Godzilla : ce choc des titans nous donne droit à un final dantesque. Pour autant, le film n'enchaîne pas sans interruption les scènes d'action. Le cinéaste y développe une atmosphère de fin du monde légèrement surannée, un brin fifties, non sans une certaine poésie. La partition d'Alexandre Desplat, très réussie, conforte cette ambiance particulièrement originale. L'éclairage, la photographie, l'esthétique du film sont tout simplement splendides.

Godzilla pêche cependant par le conformisme de ses personnages : on suit sans grande surprise un soldat américain (interprété par un Aaron Taylor-Johnson dénué de tout charisme) risquant sa vie pour détruire les monstres et retrouver sa femme et son enfant. C'est d'autant plus regrettable que Bryan Cranston, qui joue le père du héros, avait lancé le film sur une première piste plus dramatique (et bien plus intéressante) que cette deuxième partie, hélas trop conventionnelle et nullement émouvante. Certains personnages paraissent superflus, voire redondants (Ken Watanabe, Sally Hawkins) ; quelques dialogues manquent d'inspiration. Comme si Gareth Edwards, en voulant rendre hommage au Godzilla de 1954, en avait aussi copié les défauts.

Ces limites lui font malheureusement passer à côté du chef d’œuvre qu'il avait matière à nous offrir. Il n'empêche, la spectaculaire iconographie de ce Godzilla 2014 en font un événement cinématographique à ne manquer sous aucun prétexte.